1/ Qu’est ce que c’est ?

C’est une maladie parasitaire chronique grave qui touche principalement le chien. Elle provoque des affections cutanées ou viscérales très invalidantes, voire mortelles si elle n’est pas traitée. Elle est due à la piqûre d’un insecte très petit le Leishmania infantum également appelé phlébotome. Cette maladie est transmissible de l’animal à l’homme et inversement.  La maladie est tout aussi dangereuse chez l’homme que chez le chien si elle n’est pas traitée.

 2/ Comment elle se transmet ?

La leishmaniose est essentiellement transmise au chien et à l’homme par voie vectorielle, lors de la piqûre d’un minuscule insecte volant et velu (de 2 à 4 mm), appelé phlébotome. Cet insecte est le seul vecteur biologique du parasite Leishmania infantum en France. Les leishmanies sont transmises au chien au cours d’un repas de sang des phlébotomes femelles, ce repas étant indispensable à leur reproduction. Les phlébotomes sont largement répandus sur tout le pourtour méditerranéen, une grande partie de l’Afrique et le Moyen-Orient. En France, deux espèces ont un rôle prépondérant dans la transmission de la maladie : Phlebotomus perniciosus et Phlebotomus ariasi.

3/ Où est elle présente ?

La leishmaniose canine sévit particulièrement dans tout le Bassin méditerranéen, en particulier dans le Sud de l’Europe (Sud de la France, Espagne, Portugal, Italie, Grèce). Elle présente une dynamique active d’extension du bassin méditerranéen vers le Nord de l’Europe.

En France, la leishmaniose canine est principalement localisée dans les régions au climat méditerranéen, des Pyrénées-Orientales jusqu’à la Côte d’Azur et la Corse, en passant par les Cévennes et la Provence. La zone correspond à peu près à la zone de répartition du vecteur, le phlébotome. La maladie est en progression dans toute la France, avec une présence dans au moins 25 départements, soit près de 20% du territoire. Actuellement on note une dynamique active d’extension de la maladie vers le Sud-Ouest, le Nord-Ouest et le Nord.

4/ Quels sont les symptômes ?

Tous les chiens infectés ne développent pas la maladie (1 chien malade pour 3 à 5 chiens infectés par le parasite).L’incubation de la maladie peut être très longue, de plusieurs mois à plusieurs années. Les animaux les plus sensibles déclenchent la maladie dans les mois qui suivent l’infection par la piqûre du phlébotome. D’autres resteront porteurs du parasite pendant plusieurs années et ne deviendront cliniquement malades qu’en vieillissant ou à l’occasion de stress divers.

La leishmaniose peut se présenter sous différentes formes cliniques que l’on classe principalement en deux catégories :

  • La leishmaniose cutanée, le plus souvent bénigne, se caractérise par des lésions ulcérées ou ulcéro-croûteuses, parfois très nombreuses, localisées sur les parties découvertes du corps et qui guérissent en général spontanément en laissant des cicatrices. Selon l’espèce infectante la leishmaniose cutanée peut évoluer vers une forme cutanéo-muqueuse ou cutanée diffuse.

  • La leishmaniose viscérale, la forme la plus grave, se manifeste par de la fièvre, de l’anémie, un amaigrissement, un gonflement du foie et de la rate et des ganglions lymphatiques. Elle est mortelle en l’absence de traitement.

Le diagnostic de certitude sur la clinique seule est difficile. Des examens complémentaires et des analyses de laboratoire (examens biologiques, mise en évidence du parasite chez le chien, examens sérologiques…) sont nécessaires pour confirmer la suspicion clinique et établir le degré de gravité (de I léger à IV très sévère).

5/ Comment la traiter ?

L’évaluation du stade de la maladie conduit à l’établissement du pronostic et au choix du traitement spécifique à mettre en place.
Le traitement de la leishmaniose canine est long, difficile, souvent contraignant et plus ou moins bien toléré. En effet, le traitement de consensus associe deux médicaments, un par voie injectable et un par voie orale, à administrer quotidiennement sur de longues périodes.
Généralement ils permettent juste de contrôler les signes cliniques mais pas de guérir le chien en le débarrassant complètement du parasite. Enfin les rechutes sont fréquentes (6 mois à 2 ans). Un suivi du chien traité est ensuite mis en place, avec des évaluations régulières cliniques et biologiques tout au long de sa vie.
Dans ces conditions, on voit que la prévention de la leishmaniose est une approche essentielle

6/ Comment protéger votre chien ?

La prévention de la leishmaniose canine est essentielle dans les zones à risque de piqûres par les phlébotomes, entre mars et novembre selon les années. Elle concerne aussi bien les chiens résidant sur place que les chiens qui s’y rendent au cours des vacances d’été. Les mesures suivantes contribuent à prévenir l’infection du chien, en limitant l’exposition aux piqûres :
• Traiter le chien avec un insecticide topique rémanent, à action répulsive sur les phlébotomes. Actuellement, seules les molécules de la famille des pyréthroïdes (ex. perméthrine, deltaméthrine) présentent ces propriétés. Par exemple, les colliers imprégnés de deltaméthrine (Scalibor®) possèdent une action répulsive contre les phlébotomes à partir d’une semaine après la pose, et pendant 5 mois
• Garder le chien à l’intérieur dès le crépuscule et la nuit, pendant la saison à risque
• Réduire les micro-habitats propices aux phlébotomes, autour de la maison et dans les lieux fréquentés par le chien
• Utiliser un traitement insecticide domestique (type « anti-moustiques ») dans les locaux d’habitation.

Pensez à bien protéger votre compagnon à 4 pattes !

Sources : Institut Pasteur / Scalibor